تشكيـل..
الوقائـع الفنيـة
L’œuvre d’Isabelle Bauer s’invite à La Casa Del Arte
Recherche de composition dynamique
A partir du 10 mai les
cimaises de La galerie Casa Del Arte à
Casablanca abritent une exposition
ludique de l’artiste peintre Isabelle Bauer. C’est l’occasion pour les
passionnés de découvrir une palette riche à plus d’un titre et une démarche
artistique singulière, exigeante et poétique. Cette exposition, qui se poursuit
jusqu’au 25 mai, se veut une percée dans le monde intime de cette plasticienne native de l’Alsace en
1967, sa créativité, son œuvre et une
bonne partie d’elle-même
Dr. Cheikh
Abdellah
Des couleurs expressives, il parvient à faire jaillir la
lumière. vive et attentive, Isabelle Bauer
aime la force de la
forme, sa gravité, son évidence, sa fluidité (...). Les
entités expressives ont des possibilités extraordinaires.
Hypersensible, toujours
à l’écoute de son actualité, elle
n'a jamais coupé le lien avec son terroir
mental, tout en peignant « l’ici et ailleurs ». C'est une femme de fidélité, à elle -même, aux paysages de notre
tiroir aux grands repères de ses
vécus, à sa quête artistique des traces
qui font rêver
Depuis plus d’années, Isabelle Bauer trace inlassablement
son sillon. Elle peint des figures et
des
impressions drôles : une révélation
devant la beauté de la nature
divine. Ses premiers tableaux
témoignent du travail de
l’artiste peintre sur l’harmonie et la cohésion qui
s'affirment dans un rapport avec
les couleurs séduisantes . Elle est
au-delà des couleurs et des figures, dans un autre champ mental et
spirituel. C’est la lumière, diffusée par reflets, qui importe.
En quelque sorte, Isabelle Bauer participe donc également
d’une réflexion plus générale sur les atmosphères nostalgiques. Ce qui ressort
immédiatement, c’est le fond fluide, qui
n’est pourtant qu’un point structurel dans la composition dynamique, les figures
ne se révèlent que progressivement, au fur et à mesure que l’œil se fait
à la pénombre de l’image : l’impression, encore une fois, rend la forme
méconnaissable. La picturalité
vise donc à rendre invisibles les indices en faisant disparaître les figures et les
espaces, qui se signalent dans l’œuvre comme absences et manques comme du plein sur le vide laissé par le
pinceau de Isabelle Bauer
La figure
estompée comme moyen d’expression permet
d’exposer une double réflexion sur
l’impression : mise à distance de cette forme figurale
en la présentant comme indescriptible. Les indices esthétisent
les atmosphères en ce sens qu’ils
réduisent l’objet de la représentation à un procédé stylistique donné,
signe minimal de la peinture. Dans le même temps, on peut concevoir
l’esthétisation comme processus d’embellissement, afin de rendre plaisantes à
l’œil des scènes féériques, ce qui participe de la stratégie esthétique de
Isabelle Bauer
Les œuvres possèdent
une familiarité et une beauté formelles qui leur permettent de nous happer dans
leur univers. C’est là le deuxième aspect de la stratégie d’esthétisation
d’Isabelle Bauer : la séduction par la forme fluide. Les figures séduisent par leur référence au vécu historique.
Surprise, surprise ! Le confort esthétique ainsi aménagé
fonctionne comme un plaisir visuel : la
fluidité de la forme nous pousse à
regarder ce dont nous détournerions naturellement les yeux. Isabelle Bauer
désire que ses images suscitent un sentiment de recueillement chez le spectateur, et estime que ses
créations ont atteint leur but quand nous sommes emportés. Ainsi, toujours dans la série de
ses tableaux, le traitement du motif
iconique empêche la description
immédiate de l’image, car l’œil se perd avec délices dans les impressions imagées. L’usage de la couleur
rend les figures plus séduisantes encore, de même que la variété
des formats et leur présentation plus personnalisée les rendent plus rassurantes, plus aisées
à percevoir : elles ne s’imposent plus
comme l’ombre ou la mauvaise conscience du regardeur. Or ce qu’Isabelle Bauer
nous donne à voir, ce sont des scènes des réminiscences et des jouissances.
Sur cette exposition,
Ayoub Akil , écrivain journaliste , a écrit : « Lors de cette exposition, La Casa Del Arte
nous propose de découvrir l’œuvre de cette
plasticienne chevronnée avec son approche tout à fait nouvelle de ce
genre de peinture et un style qu’elle a
réussi à garder intact. La frénésie de
son attachement à la réalité des personnes et des choses qui l’entourent se
manifeste de façon palpable dans l’ensemble de ses œuvres. Des œuvres qui sont aussi et surtout le fruit
de plusieurs décennies de recherches picturales focalisées notamment sur la lumière.
Sa passion : la peinture et la photographie. Sa devise : la
créativité et le sérieux. Son terrain de jeu : la toile. Et son mode
d’expression : les formées carrées. Il
s’agit d’une plasticienne dont la fertilité intellectuelle se reflète dans la
production picturale. C’est cette expérience, cette quête renouvelée de styles, de couleurs, de
formes et de lumières, que l’artiste Isabelle Bauer a décidé d’exposer
aujourd’hui à La Casa Del Arte. Dans ses œuvres, tout suggère cette volonté de
voyager au-delà du rythme quotidien, de la parole envolée pour accéder à la
béatitude de l’être. En somme, le
travail de cette artiste fait preuve d'exigence et d'honnêteté foncière, mais
aussi d'instinct immédiat, de rêve, de poésie et de fantaisie. Et ces aspects
s'harmonisent pour s'incarner littéralement dans la matière, le pigment, le
trait et la lumière. Pour elle, peindre est une nécessité. Elle a choisi ce
mode d'expression par sensation. Et surtout par conviction. «Fascinée par les
formes émanant d’une fleur, de l’écorce d’un arbre ou encore des découpes des
troncs et des branches, je photographie la silhouette féminine, l’allure d’un
corps, l’épanouissement d’un sentiment.
Des dessins miniatures ralentissent ce premier regard photographique et
s’appliquent à le dépouiller pour ne laisser subsister que des évidences
colorées travaillées à l’aquarelle. La légèreté du papier laisse ensuite place à
la texture de la toile. Le pinceau sculpte, s’alourdit ou se fait discret,
laissant sur la toile des espaces, comme les déchirures d’une histoire ou les
respirations d’un dialogue», indique à ce propos l’artiste-peintre Isabelle
Bauer. Merveilleusement dominée par les mains de l'artiste, la série de
tableaux que propose cette exposition
transperce tout amateur d’art plastique. La manière que notre peintre
déploie dans la distribution des éléments rend ses œuvres très attractives.
Celle-ci pourrait être comprise comme une rationalisation de l'espace. Car
l’artiste alsacienne puise son inspiration dans les formes de la nature qu’elle
a d’abord photographiées, elle compose, dans une forme carrée, les lignes de
lumière et d’ombre, les épaisseurs, les profondeurs, les clartés. Et l’ensemble
de son travail montre qu’elle a toujours été une observatrice à l’œil alerte,
volontiers fascinée, en même temps qu’une rêveuse capable de saisir au vol les
éléments merveilleux et inquiétants de la nature. Ces photos tiennent lieu d’un
document de travail. Et si la photographie évoque le résultat définitif de la
toile, l’œuvre ne ressemble en rien au support qui a servi à sa matérialisation
: la peinture est infiniment plus belle. Pour cette exposition, Isabelle Bauer
s’est inspirée d’une ballade dans les jardins de la Mamounia à Marrakech ».
C’est ce que confirme aussi l’aquarelliste Adam El Mahfoudi : «En travaillant
des photos puis des croquis, Isabelle simplifia la forme. Elle a dessiné les
lignes qui l’ont touchée. Choisissant la forme carrée, sa composition est
d’abord rectiligne et rassurante, puis se libère et se transforme en
composition courbe qui reflète toute la sensualité qu’inspire la nature pour
notre artiste. Avant de peindre, Isabelle a fait plusieurs esquisses qu’elle a
travaillées à l’aquarelle, un médium qu’elle affectionne et qui lui permet
d’approfondir sa
recherche de composition». A
découvrir à la Casa Del Arte du 10 au 25 mai
(critique d’art)
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